Les plus fréquentes sont les infections liées à un défaut d’hygiène et une macération. Elles peuvent être liées à un mauvais nettoyage, l’absence de séchage après la toilette, l'accumulation de sébum, squames ou fibres textiles (plus vulgairement appelée « crasse ») ou un piercing récent. Ces infections sont favorisées par une baisse de l’immunité, liée au tabac, au diabète, la prise de traitements immunosuppresseurs par exemple.
Le traitement repose sur une hygiène quotidienne, une lutte contre la macération et un traitement antibiotique ou antimycotique adapté. Le diagnostic et le traitement sont gérés par le médecin traitant. Il n’est pas opportun de consulter un chirurgien digestif pour cela.


Plus rarement des malformations du nombril peuvent être liées à des anomalies nécessitant une avis chirurgical, voire une intervention
- le kyste de l’ouraque et le kyste omphalomésentérique sont des anomalies congénitales liées à un défaut de fermeture de conduits reliant le fétus au placenta par l’intermédiaire du cordon ombilical. Dans certains cas un résidu de ces conduits peut persister et se surinfecter à l’âge adulte. Le diagnostic est généralement posé au décours d’un abcès (infection importante nécessitant imposant un traitement médical ou une incision). Le bilan comprend un scanner abdominal à la recherche d’autres anomalies plus profondes. Il est habituellement proposé de retirer ces lésions afin d’éviter une nouvelle infection, ou un risque théorique de dégénérescence.
- le kyste pilonidal ombilical, lié à la pénétration de corps étrangers (poils ou fibres textiles) sous la peau. Cette manifestation est beaucoup plus rare que la localisation interfessière. Elle touche principalement des hommes, poilus. Cette maladie est fréquente en Turquie et dans les Balkans.
- l’endométriose ombilicale est une localisation rare d’une maladie féminine fréquente. Cette maladie est caractérisée par la présence d’endomètre (muqueuse de l’utérus) en dehors de l’utérus. L’atteinte du nombril est rare et concerne habituellement des femmes souffrant d’une endométriose sévère. Toutefois le diagnostic peut se faire par un suintement du nombril accentué pendant les règles. Le traitement repose sur la prise en charge globale de l’endométriose et un traitement local, le plus souvent une exérèse chirurgicale. Depuis les années 2010 des techniques de radiologie interventionnelle telle que la cryothérapie et la thermodestruction par radiofréquence sont proposées en première intention.
La chirurgie au niveau du nombril pose 3 problèmes :
- le risque infectieux dans cette zone à risque de macération,
- le risque de déformation du nombril qui pose un problème esthétique en particulier chez les patients jeunes,
- le risque de fragiliser la sangle musculaire abdominale.
Face à ces enjeux de nouvelles technologies innovantes sont proposées. Pour les kystes de l’ombilic, le traitement par laser semble pertinent. Il permet de « souder » les parois du kyste sans rajouter de cicatrice, et en étant respectueux des tissus environnant. Ce traitement a été publié en 2022 dans une revue spécialisée (1). Cette alternative mini-invasive permettrait de limiter les chirurgies plus agressives réalisées dans environ 500 cas par an en France (2).
Le groupe Laser360 créé par le Dr Darnis regroupe une cinquantaine de chirurgiens digestifs s’intéressant aux lasers en chirurgie. A l’initiative du Dr Tristan Greisamer (CHD La Roche Sur Yon) un registre a été créé pour enregistrer les données cliniques des patients traités par cette innovation. Ce travail collaboratif permettra d’évaluer la performance de ce traitement.
(1) Bogdanic, Lasers in Medical Science 2022
(2) estimation à partir des données Visuchir 2023, chirurgie du kyste de l’Ouraque